Critique de Disques: ‘Mirage?’

 

‘Mirage? Concertos for Percussion.’ Evelyn Glennie, Orchestre de chambre du Manitoba, Anne Manson, chef d’orchestre. MCO 017002. 48 min 45 s

Voici un heureux mélange de musique baroque et contemporaine. Seul fil conducteur : dame Evelyn Glennie, ses percussions et l’Orchestre de chambre du Manitoba. L’agencement singulier de transcriptions et de pièces originales met en valeur les instruments de percussion mélodiques.

La première œuvre, le Concerto pour piccolo en do majeur de Vivaldi, est un arrangement pour vibraphone de Glennie elle-même. Les mouvements rapides sont efficaces et virtuoses alors que le Largo émeut et fait contraste. Les nuances, limitées à cause des instruments à l’époque baroque, abondent dans la version de Glennie.

Mirage?, du fascinant Christos Hatzis, est écrite pour orchestre à cordes, vibraphone et « yunluo » (gongs chinois). La pièce dépeint l’avarice, l’opportunisme et l’abondance précédant la crise économique de 2008. Les sonorités jazz font référence aux Années folles alors que les gongs accordés montrent une influence asiatique. Une atmosphère de désespoir et de malaise plane.

La Sonate pour violon en ré mineur « La Follia » de Corelli est transcrite pour marimba et cordes par Karl Jenkins. La pièce, aussi très virtuose, est moins haletante que le Vivaldi. Glennie est à quelques accrocs près d’une prestation sans faille. Le son du marimba de cinq octaves est riche, surtout dans les graves.

Kaluzua Klein, de Michael Oesterle, est la moins facile d’approche des deux œuvres contemporaines. Elle tient son titre des noms de deux mathématiciens. Elle illustre le partenariat des deux hommes par les échanges entre le vibraphone et les cordes.

Cet enregistrement doit être écouté avec une bonne chaîne de son pour percevoir la vaste palette de nuances d’Evelyn Glennie. Excellent album en général, mais on en retient particulièrement la pièce éponyme.

Casually translated in the MCO office:

Here is a happy mix of baroque and contemporary music. The one common thread: Dame Evelyn Glennie, her percussion and the Manitoba Chamber Orchestra. The singular arrangement of transcriptions and original pieces highlights the melodic percussion instruments.

The first work, Vivaldi’s Concerto for Piccolo in C major, is an arrangement for vibraphone by Glennie herself. The fast movements are effective and virtuosic while the moving Largo provides contrast. These nuances, whose expression is limited by the technical constraints of Baroque-period instruments, abound in Glennie’s version.

Mirage?, by the fascinating Christos Hatzis, is written for string orchestra, vibraphone and “yunluo” (Chinese gongs). The work depicts the greed, opportunism and abundance before the 2008 economic crisis. The jazz sounds evoke the Roaring Twenties while the tuned gongs suggest an Asian influence. An atmosphere of despair and malaise hovers.

The Violin sonata in D minor “La Folia” by Corelli is transcribed for marimba and strings by Karl Jenkins. The piece, while less vigorous than the Vivaldi, is also very virtuosic and Glennie delivers a near flawless performance. The sound of the five-octave marimba is rich, especially in the bass.

Kaluzua Klein, by Michael Oesterle, is the least approachable of the two contemporary works. It takes its title from the names of two mathematicians, and illustrates their partnership through the exchange between vibraphone and string.

This recording really must be heard on a good sound system to capture Evelyn Glennie’s vast palette of nuances. Excellent album in general, but the titular piece leaves the most lasting impression.